lundi, janvier 31, 2005

Retour aux sources

J'ai vécu une expérience drôlement chouette aujourd'hui: je suis retournée en... CM1.
Après toutes ces années où j'en ai rêvé sans trop y croire, voilà que ça s'est enfin fait, je me suis réconciliée avec mon moi d'enfant désabusé, et j'ai retrouvé le chemin des écoliers.
Bon bien sûr, je faisais trois têtes de plus que tous les autres élèves, dite-tête qui en plus n'était pas "tout à fait" comme celles des autres, mais qu'importe. J'ai pris place sur une petite chaise, et j'ai déjeuné avec mes nouveaux camarades, Mako, Hiro et les autres. Ensuite nous avons fait le ménage de la classe à grands coups de balais et de rires, et sommes sortis dans la cour de l'école jouer à "Oni gokko" (au loup) et à la balle au prisonnier. On a apprécié tous ensemble quelques flocons de neige avant de retourner en classe et de papoter. Qu'est-ce que c'est agréable d'être au primaire!


(Ok, maintenant je décode)
En fait, le centre des étudiants étrangers de l'université de Kôbe organise deux fois par an des visites à l'école primaire qui se trouve dans le périmètre du campus, un peu plus haut dans la montagne (il faut grimper encore environ 25 minutes). Je m'étais donc proposée avant les vacances d'hiver pour aller rendre visite aux enfants et parler un peu de mon pays. Nous sommes partis à une trentaine d'étudiants pour l'heure du déjeuner aujourd'hui, et avons été répartis sur une dizaine de classes. J'ai vraiment apprécié le contact des enfants (même si ça hurle un peu beaucoup °_°;, les maîtres et maîtresses ne font pas du tout preuve d'autorité de manière générale jusqu'à la fin du primaire pour laisser les petits "s'épanouir librement"... enfin faire un peu ce qu'ils veulent quoi). Les garçons se sont plus intérressés à la présence dans la classe d'un étudiant homme des Philippines, mais les filles se sont regroupées autour de moi, à me prendre la main, à m'inviter à jouer avec elles, etc, c'était vraiment trop mignon!
Je me suis prise d'amitié pour Shion chan, une fillette plus petite et plus réservée que les autres, mais absolument charmante. J'avais envie de lui dire "n'aies pas peur et ne t'inquiètes pas si tout le monde est plus grand que toi, tu vaux aussi bien qu'eux!". Hahaha, sûrement de vieux complexes d'enfant qui a sauté une classe qui ont refait surface à mon insu ^^;
Dans tous les cas, à cet âge là, les écoliers sont vraiment pleins de curiosité et pas encore infestés de tous ces préjugés qui donnent un goût de poison à beaucoup de relations avec les Japonais par la suite, et partager un bout de journée avec eux a vraiment été une expérience toute particulière.
J'ai eu une autre proposition pour le mois prochain (rémunérée cette fois, même si je ne vois pas l'intérêt) dans une école de Tarumi (spéciale dédicace à Toto & Nico!), et il est évident que je ne vais pas refuser :-)






dimanche, janvier 30, 2005

Fenshui

Ca y est, je suis enfin satisfaite de ce que ma chambre renvoie comme image et comme ambiance. Il aura fallu du temps, de l'adaptation, de l'arangement de l'espace. Grâce à la redisposition de mon canapé, et la nouvelle acquisition d'aujourd'hui, j'ai la sensation d'avoir trouvé l'équilibre mobilier pour mon petit espace (même si maintenant les "chemins d'accès" aux différents endroits de la pièce se sont considérablement rétrécis). En effet, Claire m'a fait le présent de la table basse et du coussin qui hantaient sa chambre temporairement inocuppée -puisqu'elle a finalement investi officiellement (enfin pour nous mais officieusement pour l'administration de la résidence) dans celle d'Harendra.- Table délicieusement seventies qui venait bien entendu directement de la décharge publique, le fidèle partenaire soutienant notre confort quotidien. J'en suis très fière, ce rose pétillant vient compléter la gamme des couleurs en totale in-harmonie, ce qui donne justement tout son charme à ma pièce!
Voici enfin le reportage exclusif consacré à la D506! (attention âmes sensibles, apprêtez-vous à voir mon moi punk profond révélé au grand jour! :D)
Bienvenue bienvenue...














vendredi, janvier 21, 2005

Bazar

Aujourd'hui, gens et gentes, dans la rubrique "ce blog n'a décidément plus rien à voir avec l'ancien" (pour ceux qui l'ont connu), délayons encore le ton, et ne parlons que de choses sans intérêt, ou qui n'ont aucun rapport les unes avec les autres! Youhouh! Le blog dans sa plus honteuse utilisation!
(Parce que je le vaux bien.)

Dans la rubrique "I love chocolate": j'ai découvert le Kitkat au maccha (très délicieux et surtout... très très vert :-D). Je suis fan des aliments verts et J'adore le maccha, autant dire que je suis ravie. Il y a une paire de jours de cela j'ai d'ailleurs cuisiné des crèpes vertes pour la communauté, lesquelles ont rencontré un certain succès...(bien qu'éphémère. Quelle bande de ventres sans fond!)
Les Pocky à la mousse maccha n'ont également pas leur pareil. Même si je les classe dans la catégorie des "produits de satan", ceux auxquels on ne peut résister, malgré toutes les bonnes résolutions du monde.
Je lorgne présentemment sur cette magnifique et énorme plaque de chocolat au lait fourré à la liqueur de Mirabelle de Lorraine, un gentille cadeaude noêl provenant tout droit de mon chez-moi de l'autre côté du monde, et qui a trouvé un transporteur durant les vacances de fin d'année. Je bave pas mal, mais le problème réside justement dans ce fourrage à 50% à l'eau de vie de mirabelle... :-/
Je suis censée avoir arrêté l'alcool!
Que faire? Que faire? Ce choix cornélien me pousse dans des abîmes de désespoir...

Cette nuit j'ai rêvé que je mangeais des fruits secs. Cela doit avoir un pouvoir explicatif de mon moi profond assez énorme...

Le week-end dernier j'ai crâmé le gâteau que je préparais pour l'anniversaire des 31 ans de Gandi, notre brother autrichien, ce qui était tout à fait frustrant, quand on sait que je suis censée préserver l'image de quelqu'un qui sait à peu près faire la cuisine. (Oui mais en même temps faire cuire de la pâte dans le récipient en fer de l'autocuiseur dans le micro-ondes, ça ne peut rien donner, c'est clair, à part une intoxication pulmonaire. God...Il y a avait de la fumée partout...)
Mais soit, "never give up" spirit oblige, j'ai remis ça le lendemain, en utilisant cette fois l'apareil du 3e étage (woh, les pistonnés au 3e étage, ils ont du meilleur matériel!), qui allie les fonctions de "oven" et de "micowave", et en mettant la préparation d'un gâteau au thé vert avec un tas de trucs bizarres dedans dans un moûle en papier. Et ça a marché! Même que c'était tasty tasty :-)
On l'a mangé au karaoké avec la bande, tranquillement entre "Lithium" de Nirvana et "20th Century Boys" de T-rex (je me suis bien explosée les cordes vocales sur cette chanson...)
Ensuite, de retour à la résidence, nous avons offert ses cadeaux à Gandi, une combinaison d'éléments nécéssaires à sa survie. Deux kilos de riz (histoire de lui éviter pour une semaine ou deux de faire le tour des chambres en demandant "Do you have any rice?"), des fruits chinois en conserve, différentes sortes de pickles, des gâteaux au sésame, de la bière, des cigarettes, de l'encens, ...
La fête s'est ensuite poursuivie sur tout la soirée. Je me suis personnellement retirée vers 21h car j'avais du travail à faire, en promettant de repasser plus tard. Finalement, je me suis décidée à rester dans ma chambre me coucher à minuuit, pour ainsi pouvoir tenter de me réveiller vers 4h30 du matin, prendre mon vélo et me rendre au début des célébrations du 17 janvier à côté de l'hôtel de ville de Kôbe.
Seulement voilà. Minuit DIX. On tocque à ma porte. Moi, sous ma couette: "Gnnnhyeeesss......... come in..."
Gandi apparaît alors dans l'entrebaîllement, et me 'tient à peu près ce langage':
"Quoi? Qu'est-ce que tu fais? Tu pouvais partir parce que tu avais du travail, mais dormir n'est pas une raison valable! Allez hop, tu te lèves et tu viens!"
Moi: "gneuuuuuh!... demain, quatres heures trente... cérémonie..."
Gandi: "Non non non, tu viens et tu te dépèches, on t'attend."
"... "
Voilà comment je me suis retrouvée une nouvelle fois au troisième étage dans la chambre de Gandi, la tête dans le vrac, à regarder les autres descendre une bouteille de vodka. Derry était déjà bien fini quand je suis arrivée, et il nous a donné une démonstration de danse techno qui, ma foi, valait le détour.
Grace à un petit mouvement de foule j'ai réussi à m'éclipser une heure plus tard, mais évidemment, avec le peu de temps de sommeil qu'il restait, j'ai été bien incapable de me lever à l'heure prévue, et j'ai donc raté le rassemblement de 5h46 de l'hôtel de ville.

La semaine a ensuite filé comme l'éclair, entre ma quotidienne heure et demi de vélo (mes muscles crient à l'aide depuis), les cours, les soirées "planchage" entre ma chambre et la studyroom, et un besoin de sommeil intense (lié sans doute à la raison suscitée numéro 1), et nous voilà de nouveau au week-end, avec de nouveau un anniversaire à fêter aujourd'hui, et un gâteau à préparer, des tonnes de devoirs à faire, et... pas de temps pas de temps pas de temps.

Ce que j'aimerais faire: me poser sur mon canapé, et lire jusqu'à l'épuisement livres en japonais, en anglais, et le dictionnaire des "gitaigo / giongo" (onomatopées) que j'ai acheté récemment. Aller jusqu'à Suma (à l'ouest du port de Kôbe), et m'assoir sur la plage pour glandouiller devant la mer. Répondre à tous ceux qui m'ont écrit. Apprendre pleins de nouveaux caractères chinois. Terminer ma nouvelle. Développer des projets de dessin. Regarder des films. Faire de la course à pied.
Rien de tout cela n'est vraiment réalisable dans l'instant, mais j'en fait une liste des choses à accomplir de manière catégorique dans les deux mois à venir.

Ah oui, aussi tiens, j'ai enfin compris pourquoi je resseble à un gros sac de patates à côté des japonaises... En fait ce sont les pressions de la société qui les forcent à se transformer de manière catégorique en poupées barbies!!! (Hahaha, l'excuse qui tue)
Mais tout de même, je me demande à quelle heure toutes ces filles sont forcées de se lever le matin pour effectuer leur transformation, avant d'oser mettre un petit orteil dehors...
Le pire je crois c'est quand ellent passent des heures entre copines à se remaquiller au restaurant, et à se re-spayer les cheveux avec de la laque juste au dessus de leurs plateaux de bouffe, quoi...

(quand je vous disais que j'écrirais des choses sans intéreêt)

lundi, janvier 17, 2005

1.17

L'actualité est trop présente aujourd'hui pour rester dans la série des "retours en arrière".
Kobe, ce 17 janvier 2005. "Dix ans après".

L'émotion était partout. Mais c'était surtout très beau, et ça tenait chaud au coeur, malgré la pluie (dite "namida ame", la pluie des larmes, qui tombe toujours en de tels jours), et le vent glacial. Et vraiment, je suis très touchée d'avoir pu vivre cette expérience, avec tous les autres habitants.

Des photos officielles:








Les photos que j'ai prises avec mon numérique:

Ce matin, recueillement à l'université de Kôbe, devant la faculté d'Economie



Concerts de rues à Sannomiya, en face de l'hôtel de ville



Des statues de neiges dans le parc Higashi-kôen, accueillant bougies et prières





Dans la continuité du parc, immense marque "1.17" formé par des milliers de bambous, accueillant là encore, bougies et prières






Des murs remplis de dessins d'écoliers de primaires de tout le pays, représentant des tournesols symboles d'espoir


Et encore quelques clichés






LOVE KOBE! EVERYBODY AS ONE!

dimanche, janvier 16, 2005

Episode 5

Fin novembre, une soirée "nabe" (fondue japonaise), classique hivernal, avec une cinquantaine d'étudiants de Kôbe daigaku.
A notre table, nous avions gagné un crabe à rajouter aux innombrables ingrédients (légumes, viande, pooisson, pâtes,...) que l'on insère dans la marmite à fondue, et je dois avouer que ce jour-là, j'ai bien dû manger la portion de quatre repas entiers en à peine deux heures. ^^;




(Haaa ces Japonais qui deviennent écarlates après une simple petite canette de bière aux fruits...)

samedi, janvier 15, 2005

Episode 4

Le week-end du 20 et 21 novembre: 10e édition du Symposium des Etudiants de l'Université de Kôbe ("KISS"), sur l'île d'Awaji.
Nous sommes partis en bus, et nous sommes installés dans un centre tout près de la plage sur cette île qui fait la jonction entre Honshû et Shikoku. Réunis par groupes, nous avons discuté, conférencé, exposé sur des thèmes d'actualité durant deux jours. (Le soir on a un peu fait la fête aussi, faut pas déconner non plus!). Je faisais partie du staff d'organisation - un peu à mon grand malheur durant le mois et demi qui a précédé du fait de meetings "un poil" rébarbatifs deux fois par semaine jusqu'à 20h-, mais le week-end en lui-même valait tout de même le coup. En tant que coordinateur du groupe numéro 5, j'y ai animé un débat sur "terrorisme et patriotisme". Je me suis également occupée de dessiner le logo qui a servi d'écusson aux sweetshirts du staff.










Avant de rentrer le dimanche, nous sommes allées contemplées 'les vagues enroulées', qui est apprarement LE phénomènne à ne pas louper si l'on passe dans le coin. On monte dans une structure plantée dans la mer, et l'on marche au dessus de l'eau sur des plaques vitrées, ce qui donne une impression assez inédite de lévitation (et de vertige).




L'île d'Awaji étant aussi célèbre pour sa production d'oignons, je ne pouvais pas ne pas prendre une photo souvenir de "Tama chan, le Tamanegi (l'oignon)", et de son sourire ravageur!