jeudi, juin 16, 2005

Le quart d'heure de traduction

Après réflexion, je me suis dit qu'il ne serait après tout pas plus mal, puisque je possède une page personnelle -un peu "random" dans les sujets abordés-, que pour rajouter au désordre ambiant (yes i live in a mess, but don't you dare make any fuss!) , je pourrais également présenter ici différents petits travaux de traduction que j'éffectue à tiitre privé. Questions de politique, de société, où n'importe quoi qui attise plus ou moins ma curiosité. Il y a peut-être des gens que ça intéresse après tout.
Je suis consciente que mon style n'est pas encore très maîtrisé, mais je compte bien sur la pratique de l'exercice pour gommer avec le temps les mauvaises habitudes de traduction. Surtout cela me permet de me réaclimater à la rédaction en langue française, chose que je ne pratique pas énormément dans mon quotidien à "Far far away"(exepté au moment la rédaction des articles pour le MJmag une fois tous les deux mois), et pour laquelle je reconnais être un peu rouillée.
J'espère, par l'interface des messages, pouvoir profiter de vos remarques.

Voici un article extrait du Time (édition Asie) de la semaine du 6 juin, traduit en français.

Le contentieux sanctuaire de Tôkyô
Les relations qui s'étaient réchauffées ces derniers temps entre la Chine et le Japon ont connu un rapide regel après que la vice-Premier Ministre chinoise Wu-Yi ait snobbé le Premier Ministre Junichirô Koizumi en annulant leur rencontre à la dernière minute. La Chine a par la suite déclaré que les récents commentaires de Koizumi sur les visites au sanctuaire Yasukuni, qui auraient pour but d'honorer les morts de guerre japonais, rendaient "défavorable le bon développement des relations sino-japonaises". Voilà comment un simple sanctuaire continue de maintenir les deux grandes puissances d'Asie en mauvais termes:
# Qu'est-ce que le Yasukuni?
Construit en 1869, il s'agit d'un sanctuaire shintô situé au centre de Tôkyô qui honore les âmes des Japonais tués dans des batailles depuis la restauration de Meiji. Les noms des personnes décédées sont ajoutées sur les livre des âmes du Yasukuni, une liste des morts révérés comme des divinités shintô. Environ 2 400 000 esprits sont intégrés au sanctuaire, dont 87% d'entre eux sont morts durant le Seconde Guerre Mondiale, en incluant 14 criminels de guerre de classe A, environ 1000 criminels de guerre de classe B et C, et approximativement 5000 personnes de Corée et de Taiwan mortes en se battant pour les Japonais.
# Mais qu'est ce q'un criminel de guerre de classe A?
Après-guerre, le Tribunal des crimes de guerre de Tôkyô a distingué trois types d'atrocités: les crimes contre la paix, les crimes de guerre conventionnels, et les crimes contre l'humanité, auxquels on se réfère respectivement comme des crimes de classe A, B et C. Plus de 300 000 Japonais ont été inculpés pour des crimes de guerre de classe B et C, en majorité des abus de prisonniers. 25 leaders politiques et militaires ont été reconnus coupables d'avoir mené la guerre, un crime de classe A contre la paix, et 14 d'entre eux - dont Hideki Töjô le Premier Ministre en fonction durant la guerre, et 6 autres personnes condamnées à mort par le tribunal - sont sanctuarisées au Yasukuni.
# Comment en sont-ils arrivés là?
Peu de temps après que l'occupation américaine ait pris fin en 1952, le gouvernement japonais a pardonné tous ses criminels de guerre, en majorité du fait des appels publics pour leur libération. Les prêtres du sanctuaire ont fait entendre sur la lancée que les exécutions et les morts qui avaient eu lieu en prison s'étaient passées dans le respect du devoir, et que les noms des personnes avaient été correctement ajoutées au livre des âmes.
# Comment a débuté la polémique?
Des leaders japonais ont bien effectué des pélerinages privés au Yasukuni sans provoquer d'agitation, mais en 1985, Yasuhiro Nakasone, devenu le premier Premier Ministre à visiter le sanctuaire en position officielle, a donné naissance à des oppositions énamant d'autres nations d'Asie. Ses successeurs ont alors évité les visites officielles pendant les seize années qui ont suivi, jusqu'à ce que Koizumi arrive au pouvoir favorable à leur reprise, ce qu'il fit en visitant le sanctuaire chaque année depuis 2001. La Chine, tout comme d'autres pays envahis durant la Seconde Guerre Mondiale insistent sur le fait qu'un dirigeant du Japon qui visite un sanctuaire où ceux qui ont orchestré la guerre sont honorés comme des dieux est une grave insulte, et prouve que le Japon n'est pas réellement désolé pour ses actes dans la guerre.
# Alors pourquoi risquer de tourner le dos à ses voisins?
Le Japon maintient que la façon dont il commémore ses défunts ne regarde personne, et qu'après tout le Yasukuni honore plus de 2 millions d'autres personnes ayant uniquement donné leur vie pour leur patrie. Et le sanctuaire demeure également un lieu profondément spirituel pour de nombreuses personnes âgées japonaises: dans un pays où le passé militaire a été honteux et renié, il reste le seul endroit où les vétérans et leurs familles peuvent être respectés sans le poids de la culpabilité.
# Et mainteant?
Dans un intérêt d'harmonie, la Chine et le Japon ont commencé à tempérer leurs réactions divergentes. Et certains au sein même de la coalition au pouvoir au Japon en apellent à la création d'un nouveau lieu de mémorial, pour repartir sur de nouvelles bases. Dans le même temps, Koizumi, qui n'a pas encore visité le sanctuaire cette année, a insisté sur le fait qu'il s'y rende ou non, il s'agirait là d'une question de politique intérieure.

mercredi, juin 15, 2005

So, what have you been up to?

Eh bien aujourd'hui: j'ai donné un nom à mon moustique domestique.

C'est vrai, après tout ce qu'on partage tous les deux depuis de longs jours - ma chambre, mon sang, tout ça -, on ne peut que se rendre à l'évidence: il y a forcément des liens qui se tissent. Comment rester insensible à cet intense feu qui semble brûler dans ses yeux kaléÏdoscopiques chaque fois qu'il s'approche de moi? Vraiment, le moins que je pouvais faire, c'était de le baptiser mon animal.

Et le premier qui ose prétendre que je fomente l'impitoyable, et qu'il me tarde de pouvoir goûter à la saveur acîdulée du crime dans sa froideur parfaite, pour pouvoir lancer un profond et sarcastique "hin hin hin, j'ai tué Colbert!", aura...
d'accord, parfaitement raison. -_-

...
Gott! Das monstrum in mein selbst ist so gross geworden!!!

dimanche, juin 12, 2005

Gazoline my love

Je me pose la même question pratiquement depuis que j'ai atterri au Japon, et il faut être honnête, je n'ai toujours pas trouvé la réponse: comment se fait-il qu'au pays du Protocole de Kyôto, où l'on semble être vraiment préocuppé par les questions d'environnement et de pollution, les automobilistes aient cette manie bizarre de laisser tourner le moteur de leurs voitures de manière constante quand ils ne s'en servent pas?
A chaque fois que je rentre à Port Island en vélo, je croise tous ces taxis garés tous les jours au même endroit sur le bord de la route, et les conducteurs qui n'ont rien à faire sont toujours là, à lire le journal, ou alors l'un à quitter son véhicule pour aller taper la causette avec le second garé quatre mètres devant, ou alors même la nuit à 3 ou 4 heures du matin, on les voit dormir les pieds devants dans leurs voitures, mais ... le moteur de leurs engins est invariablement en marche! Idem pour les petits camions de livraisons à domicile, ou même des voitures domestiques. C'est pour quoi? Pour pouvoir réagir au quart de poil de seconde en cas d'entrée en travail?
Je ne peux pas m'empêcher de trouver cela bizarre, et même assez déplaisant. Alors il y a des campagnes nationales pour inciter les salaryman à abandonner un peu le trois pièces costar-cravate pendant l'été au profit d'une chemise manches courtes, pour éviter la sur-utilisation des climatisations (aussi utile face aux terribles chaleurs estivales nipponnes que terriblement mauvaises pour l'environnement), mais ne serait-il pas facile et UTILE de laisser suggérer que "quand on utilise pas sa voiture, on éteind le moteur"? (Eh les gars, c'est tout bénèf! Pensez à tout l'argent économisé sur l'essence que vous pourrez aller dépenser en bières ou en jeux de pachinko!)

Ceci était un message du comité "j'aime la vie urbaine, mais parfois ça me les broute".

jeudi, juin 09, 2005

The patate show - kestulitoi?

Et la patate chaude continue de sauter de main en main...
Non, j'aime toujours pas les chaînes sur internet, mais oui j'en reçois quand même, et non c'est pas poli de pas répondre à ses amis, mais oui, *groumpf* quand même.

Le test sur la lecture fait donc un petit bon par ici. (Plaignez-vous sur cette page.)

1. Combien lisez-vous de livres par an ?
Ce serait bizarre de compter, je ne sais pas trop. On va dire dix à douze romans par an pour la moyenne, quoique ça varie et que mon statut d'étudiant me donne davantage d'accointances avec les livres plus "pragmatiques": études sociologiques, histoire moderne, et...hum (*regarde le ciel*)... dictionnaires.
Oui, j'ai une passion coupable pour la lecture des dictionnaires, c'est vrai. Dictionnaires bilingues, ou japonais-japonais, de synonymes, onomatopées, expressions bizarres, caractères chinois... Je consacre/perds (au choix) pas mal de temps à/avec ces ouvrages en fait. C'est cette idée qu'à force d'en lire et de faire des listes, ça va finir parr me rentrer dans le cerveau. Mais en fait non, ça rentre pas.

2. Quel est le dernier livre que vous ayez acheté ?
En sautant la case "livres de cuisine" et dérivés, ça doit être le Recueil de nouvelles n°3 d' Akutagawa Ryûnosuke je pense.

3. Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
Alors avant tout il faut que j'explique ma manière de lire. J'ai beaucoup de mal à me concentrere sur UN ouvrage, et je me retrouve toujours plus ou moins consciemment avec trois ou quatre livres commencés en même temps. Evidemment, ça ralentit considérablement la durée de lecture de chacun d'entre eux, et c'est pourquoi il peut parfois se passer plusieurs mois avant que j'en termine un. Mais ça tourne, par roulement. Je pense que cette attitude est un reflet de mon état d'esprit qui change assez facilement, un peu selon le sens du vent, penser une chose et son contraire, prendre des résolutions et les abandonner dix minutes plus tard, ce genre de choses. J'ai donc aussi besoin de pouvoir adapter mes lectures à mes humeurs du moment, quitte à sauter de l'une à l'autre sans trop de transition.
Le dernier livre que j'ai lu, c'est une nouvelle du pré-cité recueil (on peut considérer la "nouvelle" comme une chose indépendante ou pas?), et avant celà, Install que j'ai évoqué sur cette page. Ensuite en cours de lecture, j'ai Harry Potter to fushichô no kishidan (le 5e tome de la série, histoire de se remettre un peu dans le bain avant la sortie du 6 cet été, et de travailler un peu son japonais aussi. Youhou vive les pavés de 1200 pages!), Howl's moving castle en anglais, qui continue encore de traîner la patte, Les Fleurs du Mal de Baudelaire, et des bouquins sociologiques sur le phénomène des "freeters" au Japon.

4. Listez 5 livres qui comptent beaucoup pour vous
Etrangement cette question me pose problème, un peu comme l'identique lors du test sur la musique. Il y a pas mal de bouquins que j'aime, mais cette expression "compter beaucoup pour soi", je sais pas, ça me bloque un peu. En d'autres termes, on nous demande ce qui a marqué notre vie d'une pierre blanche, la lecture qui a changé notre façon d'appréhender le monde, ou quelque chose comme ça? C'est pas spécialement ce que je préfère le plus que de livrer ce genre de choses en fait... Et puis surtout dans le cas présent, j'ai dû mal à avoir ces évidences qui viendraient me sauter à l'esprit, à part peut-être pour Le journal d'Anne Frank, que j'ai lu à 16 ans en terminale et une nouvelle fois récemment en version japonaise. Mais je ne me sens pas de débattre sur le pourquoi, c'est un ressenti et je le garde pour moi.
Ensuite, alors disons qu'en changeant un peu le postulat de départ, et listant les livres qui "plaisent" (le terme me paraît meilleur);

- L'oeuvre de Stefen Zweig. Je n'ai pas lu toutes ses nouvelles et ses biographies, mais tous les livres de cet auteur qui me sont passées entre les mains (Le joueur d'échecs, La destruction d'un coeur, Amok, ou encore La confusion des sentiments) m'ont vraiment plu, sur le fond et la forme. On pourrait presque dire qu'il s'agit d'un style formel unique déclinant des fonds différents; on sait comment ça va commencer (un personnage lambda au temps présent va faire un retour sur soi, sur un fait de son passé qui a incliné son destin), de fait on devine plus ou moins la fin dès le début, mais le développement entraîne toujours dans un tourbillon prenant, tragique et inexpecté d'évènements. J'en suis une grande sympathisante.

- Nekotopia de Fujimori Asuka, une jeune auteur japonaise qui écrit directement en langue française. C'est complètement déjanté, d'une attachante cruauté, et ça fleurte gaiement avec l'absurde et le cynisme comme on les aime. J'avais essayé de conseiller ce livre autour de moi quand il était sorti à l'époque (voyons, il y a un peu plus de deux ans je crois?), mais apparemment le petit jeu de "moi jolie petite fille de dix ans, comment vais-je tuer mon nouveau chat aujourd'hui? Le couler dans du béton ou le passer au mixeur?" avait un peu rebuté et fait stopper rapidement mes lecteurs-cobayes. Aah chère mère, si seulement vous saviez ce que vous avez vraiment raté... Un très bon livre. Mais soit, je n'ai pas la vocation d'évangéliste, ou alors je n'ai pas encore eu la révélation, et chacun est libre d'orienter ses goûts tout seul. Quoi qu'il en soit, j'aime vraiment le grain de folie de cet auteur, et je n'ai qu'une hâte c'est de découvrir son nouveau roman Mikrokosmos : Ou le théorème de Soga, qui semble être sorti en France en début d'année. Dommage que les frais de port d'Amazon pour le Japon soit aussi chers, ça ne permet pas de faire des commandes très souvent...

- Ensuite, peut-on passer outre Harry Potter, je vous le demande? Evidemment que non. Je me fous du buzz, des produits dérivés et des remarques infantilisantes qu'on peut entendre ça et là, je considère que cette série (version mots sur pages) est un vrai "masterpiece", au même rang que le Seigneur des Anneaux ou d'autres grandes sagas, l'univers est complet et complexe, c'est passionnant, drôle et prenant, et j'adore. C'est le genre d'aventure qui me rappelle l'engouement ressenti devant "L'histoire sans fin" quand j'étais minipouss dans les 80's (Ok, c'était un film, avec en prime des effets spéciaux en carton-pâte mais quelle fabuleuse quête! Atreryu, la Tour d'Ivoire, le Néant,...). En fait les aventures de Potter, je me suis laissée tenter sur le tard, durant ma première année à l'université, après une belle période sarcastique (on est beaucoup à être passés par là je crois). "Haaa ouaiiis donc... le pauvre orphelin maltraîté par sa famille, sauvé par un ogre et qui découvre ses pouvoirs cachés! Super! Ca fait rêver. Bon euh j'ai ma philo à réviser là, on en reparle hein. Un jour."
Quelques mois après, je me lance un peu par désoeuvrement dans la lecture du premier tome, et quatre ans plus tard, je me retrouve dans une hystérie expectative sur la sortie du volume 6. Voilà voilà, la vie, tout ça, on change... (*tousse*).

- Pour finir la kill list et refléter un peu "la part de l'ombre" de mes lectures, je dirais que parmi les études relatives à la japonologie, je porte haut dans mon estime les ouvrages de Muriel Jolivet (je pense à Homo Japonicus, et à Japon, un pays en mal d'enfants), très pertinents et documentés, se basant sur des analyses entreprises sur de longues années, et qui servent de référent incontestable pour tout personne ayant d'une manière ou d'une autre une attache à ces questions (... pas beaucoup de gens, d'accord).

J'en rajoute une petite couche sur la question des livres qui "comptent" pour soi. Je ne pense pas être la seule, mais j'ai souvent une impression mitigée sur des romans. Pas spécialement mauvais, mais pas positivement affolants non plus. Je sais que je n'en garderai probablement pas de souvenir impérissable, si ce n'est qu'il y a eu une phrase, un petit bout de texte ou un passage qui m'a marqué, sur lequel j'ai stoppé et que j'ai relu une deuxième fois, et je sais que contrairement au reste, ça va rester imprimé. Alors quelle catégorie pour ces livres-là?

5. A qui allez-vous passer le relais (3 blogs) ?
Ca a déjà fait le tour du net, non? J'ai du voir ce test sur une quizaine de pages. On peut peut-être en rester là? A moins qu'il y ait des volontaires! ^^

Juste une question pour terminer, par contre. Y'en a-t'il parmi vous qui ont déjà lu le Da Vinci code, et si oui, qu'en avez-vous pensé? Ca a son succès jusque dans la contrée de Far far away, mais les avis ont l'air très partagés...