Evoquons un peu de la vie a la residence.
Si les gens que l'on y rencontre sont vraiment tres differents les uns des autres, une persistance generale s'affiche immediatement: pour la majorite d'entre eux: japonais = nada. Amenes ici dans le cadre d' etudes/stage/recherches conduit(e)s en anglais, la pratique de la langue de Shaekspere suffit a leur quotidien. Bien vu au deumeurant de s'eviter les migraines et les tirages de cheveux, mais j'imagine que cela doit tout de meme s'averer embarrassant de ne pas pouvoir se servir du japonais de base dans la vie de tous les jours. Bien entendu, les magasins ici sont semblables a ceux que l'on trouve partout, et les gares affichent toujours de l'anglais sur les differents panneaux, mais entre toutes les procedures d'immigration, d'assurance medicale, d'inscription a l'universite, et evidemment tout ce qui est de l'ordre de la vie en dehors du travail, je me dis que cela doit poser bon nombres de problemes evidents.
Je m'imagine la chose... moi, envoyee pour un seminaire d'un an et demi en.. Russie. Sans mentir, je crois que je souffrirais pas mal. Bien sur je me droguerais et deviendrais alcoolique, mais pire que ca, je finirais surement par me mettre a la pratique frenetique des mots croises, par pur depit. Je reviendrais au pays sous perfusion, par ambulance, et malgre une cure de trois ans dans un l'hopital psychiatrique, je finirais par me sucider en comprenant que les hymnes a la gloire de Poutine retrouves dans les tiroirs de mon bureau n'etaient ecrits par personne d'autre que par moi-meme. (pardon, je viens de voir Fight Club :p)
Bref, je trouve que ces personnes ont un certain courage pour accepter de venir vivre ici sans que cela constitue un choix personnel.
En ce qui concerne les etudiants de japonais (rassembles surtout sur le quatrieme et le cinquieme etage), les choses sont evidemment differentes. La decision est volontaire pour la plupart (du moins j'imagine, sinon c'est un non-sens total), et meme si certains debutent dans l'apprentissage de la langue, ou bien d'autres comme moi suent a baragouiner trois mots dans l'ordre, la vie est tout de meme plus facile. Parce que le Japon etant ce qu'il est, je pense que le subir doit etre pesant, tandis qu'y rentrer par choix renverse la tendance.
Mais au sein de ce groupe restreint de gens, les reactions face a l'acclimatisation au nouvel environnement varient enormement. Je reste tres etonnee par certaines d'entre elles. Une espece de vague submergente de tristesse balaie le moral de ma voisine de droite depuis le jour de son arrivee, avec cette etrange impression qu'une enclume lui tombe dessus chaque jour ou le telephone oublie de sonner, tandis que l'exuberance semble par contre etre l'arme maitresse de ma voisine de droite, qui reussit la performance de mettre en tout 24 heures pour transgresser tous les reglements de l'etablissement. Foolish nighty party plein d'alcool, de son et de luxure inside. Le titre de mon autobiographie a venir s'intitule d'ailleurs deja "Comment mon walkman et mes ecouteurs devinrent mes meilleurs amis".
Mais bref, au milieu de tout ca, je me trouve tres milieutante.
En ce qui concerne le Japon en tant que pays, et de l'impression que l'on peut ressentir, je crois pour ma part que le plus important est d'accepter les choses commes elles sont et pas uniquement comme on voudrait qu'elles soient. Bien sur je peux parler, puisque j'ai tout de suite apprecie le Japon du moment ou j'y ai foule le pied la premiere fois, il y a plus d'an. C'est vrai que malgre les diverses mises en gardes, j'ai decouvert quelque chose qui correspondait tout a fait a l'image mentale que je m'etais faite (ce qui ne veut pas dire que je n'ai fait aucune decouverte, eu ni d'impressions positives ou negatives, bien au contraire), mais forcement ca a aide.
Le tout c'est de savoir ce qu'on veut faire de l'experience d'un pays comme celui-ci. Temps et lieu definis, mais possibilites multiples...
Qu'est-ce que ce jeu de simulation va engendrer comme situations a votre avis? Je suis toute ouie.
mardi, octobre 19, 2004
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