La premiere semaine de travail a proprement parler au camp touchant a sa fin, on commence a saisir plus concretement la routine qui va rythmer l'ete, et accessoirement nous mettre sur les rotules.
Les ajustements a faire sont pour moi relativement nombreux, notamment simuler beaucoup plus que d'ordinaire afin d'avoir toujours l'air extatique et dope a la juvamine. Je ne donne pas forcement bien le change, j'avoue, mais la mentalite du "nous sommes une grande communaute ou tout le monde est merveilleux et tout le monde s'aime d'amour" n'est pas des plus facile a se coller au corps. Je vais tenter de prendre ca comme un role de theatre a jouer, il me faut juste un peu de temps pour apprendre le script.
Je me demande tout de meme d'ou certains trouvent toute leur energie... sans vrai cafe a portee de main - tout juste un ersatz a couleur fonce issu parait-il de cereales.
vendredi, juin 30, 2006
samedi, juin 24, 2006
A la ville
Le probleme, quand on arrive en plein nulle part avec en tout et pour tout un sac de deux kilos trente (rempli de livres senses aider a boucler un memoire a la derive), c'est que l'on en vient vite a manquer de choses de base. De savon par exemple.
Heureusement que geant Wal-Mart veille. La plus grosse firme de supermarches des Etats-Unis (7/7 24/24 pour vous servir), bien connue pour massacrer sur son passage tout ce qui pourrait s'apparenter a une forme de commerce local, etend meme en effet ses branches jusqu'au fond des montagnes d'Adirondacks, sur les terres des ancestrales batailles franco-americano-indiennes.
Reste que pour y acceder, une chose s'impose : il s'avere avant tout necessaire de se faire des amis avec une voiture.
Parce que perdus pour perdus au fond de l'Amerique, il faut avouer que l'on fait ca bien; et Ticonderoga, la "ville" (haha) la plus proche de notre camp n'en reste pas a moins situee a 15 miles, soit presque trente minutes en voiture en empruntant une route de foret pleine de zigzags.
Une fois la grande expedition menee (de nuit on aurait vite fait de renverser un daim folatrant sur le bitume...), on se trouve vite "recivilise" dans un univers de consommation bien connu, sauf qu'aller faire ses courses a l'americaine est alors quelque chose qui prend un sens profond.
A Wal-Mart, c'est bien connu, on trouve de tout. Mais pas n'importe quel tout. Un tout 'family size', a l'evidence.
Si vous revez de repartir avec un seau de 5 litres de glace sous le bras, des bidons plastiques style "huile de moteur" de soft drinks ou des dindons surgeles de douze kilos, vous frappez la a la bonne porte. Tout passe dans le super-size, les produits quotidiens aussi, les conditionnements etant la plupart du temps repenses en version Goliath. Objectivement une autre facon de vivre; un vrai contre-exemple du Japon dans toute sa splendeur, a travers mes yeux.
Ici on ne semble pas venir faire ses petites emplettes quotidiennes; de toute evidence on remplit le 4X4 a rabord pour le mois et on invite ensuite tous ses voisins a deux miles a la ronde pour la traditionnelle barbecue-sandwiche party dans le jardin.
C'est vrai qu'apres avoir observe pendant un an les moeurs et coutumes des insulaires du pays d'Amaterasu, puis avoir ensuite redecouvert les notres sous un jour nouveau, je decouvre desormais en m'amusant les habitudes quotidiennes de mes "nouveaux voisins"...
Ceci dit je n'ai pas trouve un seul Newsweek ou un seul Time a Wal-Mart, le veritable but de mon periple, le rayon magazine passe d'une maniere autarcique de fac-simile de "Chasse et Peche" a ceux de "Jeune et Jolie".
Freaks me out.
Heureusement que geant Wal-Mart veille. La plus grosse firme de supermarches des Etats-Unis (7/7 24/24 pour vous servir), bien connue pour massacrer sur son passage tout ce qui pourrait s'apparenter a une forme de commerce local, etend meme en effet ses branches jusqu'au fond des montagnes d'Adirondacks, sur les terres des ancestrales batailles franco-americano-indiennes.
Reste que pour y acceder, une chose s'impose : il s'avere avant tout necessaire de se faire des amis avec une voiture.
Parce que perdus pour perdus au fond de l'Amerique, il faut avouer que l'on fait ca bien; et Ticonderoga, la "ville" (haha) la plus proche de notre camp n'en reste pas a moins situee a 15 miles, soit presque trente minutes en voiture en empruntant une route de foret pleine de zigzags.
Une fois la grande expedition menee (de nuit on aurait vite fait de renverser un daim folatrant sur le bitume...), on se trouve vite "recivilise" dans un univers de consommation bien connu, sauf qu'aller faire ses courses a l'americaine est alors quelque chose qui prend un sens profond.
A Wal-Mart, c'est bien connu, on trouve de tout. Mais pas n'importe quel tout. Un tout 'family size', a l'evidence.
Si vous revez de repartir avec un seau de 5 litres de glace sous le bras, des bidons plastiques style "huile de moteur" de soft drinks ou des dindons surgeles de douze kilos, vous frappez la a la bonne porte. Tout passe dans le super-size, les produits quotidiens aussi, les conditionnements etant la plupart du temps repenses en version Goliath. Objectivement une autre facon de vivre; un vrai contre-exemple du Japon dans toute sa splendeur, a travers mes yeux.
Ici on ne semble pas venir faire ses petites emplettes quotidiennes; de toute evidence on remplit le 4X4 a rabord pour le mois et on invite ensuite tous ses voisins a deux miles a la ronde pour la traditionnelle barbecue-sandwiche party dans le jardin.
C'est vrai qu'apres avoir observe pendant un an les moeurs et coutumes des insulaires du pays d'Amaterasu, puis avoir ensuite redecouvert les notres sous un jour nouveau, je decouvre desormais en m'amusant les habitudes quotidiennes de mes "nouveaux voisins"...
Ceci dit je n'ai pas trouve un seul Newsweek ou un seul Time a Wal-Mart, le veritable but de mon periple, le rayon magazine passe d'une maniere autarcique de fac-simile de "Chasse et Peche" a ceux de "Jeune et Jolie".
Freaks me out.
mardi, juin 20, 2006
Spirit of the 20th century
A Silver Bay, on realise vite quelque chose d'important: les employes sont tous des supers heros. Si si, et pas uniquement parce que l'on est generalement en mission de huit heures du matin jusqu'a onze heures du soir (ce qui est qssez surhumain), et que les discours de nos orientations ressemblent s'apparentent a un "I can change the world with my own two hands" de Ben Harper.
Marcher dans les couloirs des differentes residences reserves aux "EMP's", comme on nous appelle ici, suffit pour se rendre compte de cette irrefutable verite.
Chaque porte a en effet la particularite de s'entourer de deux plaquettes nominatives, accompagnees de l'image d'un personnage auquel nous avons ete assimile.
C'est ainsi que j'ai appris a mieux connaitre qui se cachait au fond de moi:Jenny Sparks , l'esprit du 20e siecle.
Isn't it kinda cool? (L'effet "il y a un brin d'electricite dans l'air" me plait bien de surcroit.)
Tout de meme, si on m'avait dit que j'allais partager ma chambre avec Catwoman pour un ete, je ne l'aurais peut-etre pas cru a premier abord.
Marcher dans les couloirs des differentes residences reserves aux "EMP's", comme on nous appelle ici, suffit pour se rendre compte de cette irrefutable verite.
Chaque porte a en effet la particularite de s'entourer de deux plaquettes nominatives, accompagnees de l'image d'un personnage auquel nous avons ete assimile.
C'est ainsi que j'ai appris a mieux connaitre qui se cachait au fond de moi:
Isn't it kinda cool? (L'effet "il y a un brin d'electricite dans l'air" me plait bien de surcroit.)
Tout de meme, si on m'avait dit que j'allais partager ma chambre avec Catwoman pour un ete, je ne l'aurais peut-etre pas cru a premier abord.
lundi, juin 19, 2006
Feel hungry?
Des muffins gros comme quatre de taille francaise, des fontaines de sirop d'erable, des sodas dont le surplus de sucre reste colle au fond du verre et des montagnes de cookies colores, des pauses glaces a dix heures du soir, et des T-shirt M dans lesquels on pourrait flotter a deux dedans ...
Oui, je crois qu'il n'y a que peu de place pour le doute dans cette histoire: je suis bien dans le fameux pays de cousine Wendie's (la fille putative de l'oncle Tom)dont parle la legende.
Sauf qu'ils ne m'auront pas.
La resistance commence.
Oui, je crois qu'il n'y a que peu de place pour le doute dans cette histoire: je suis bien dans le fameux pays de cousine Wendie's (la fille putative de l'oncle Tom)dont parle la legende.
Sauf qu'ils ne m'auront pas.
La resistance commence.
samedi, juin 17, 2006
En direct depuis le pays de Tacco Bell
Hi from America, guys.
Apres deux jours et demi de voyage par avion(s), bus et pick-ups (Paris, Geneve, Harlem New York city, Albany, Lake George Village, etc.) j'ai finalement reussi a rejoindre mon camp de Silver Bay du bout du monde tard hier soir... pour decouvrir qu'il pleuvait beaucoup et que je n'avais aucun affaire pour temps humide. Pas grave, en shorty pants sous la pluie on s'en sort aussi.
Durant notre journee d'orientation au YMCA de Harlem je me suis retrouvee au beau milieu d'un certain nombre de froggies participant au programme d'echange de YMCA, mais nous avons tous etes ensuite dispatches au moment de prendre la route pour nos camps respectifs. Ce qui n'est pas plus mal en un sens, afin eviter tout communautarisme contre productif.
J'ai tout de meme rencontre une autres francaise sur le camp ce matin, arrivee ici par d'autre moyens, mais proportionnellement parlant deux francaises pour deux cent employes reste raisonnable, je suis satisfaite. Ma partenaire de chambre est pour sa part une Americaine pur souche, je compte sur notre cohabitation pour me coller le plus possible l'accent yankee au corps.
Le voyage fut long, mais je crois que l'experience estivale de l'an dernier "road to Hokkaido with local train" qui nous avait fait rejoindre Sapporo en quatre jours depuis Kobe m'a permis de relativiser pour toujours la notion extensible du temps et des fesses toutes enquilosees dans les transports. Reste que le sommeil manque cruellement, nous sommes deja sur pied pour retaper des batiments qui serviront a accueillir les enfants dans une semaine, et je tombe un peu de fatigue...
Ce qui m'a deja valu des petites scenes cocasses de communication internationale (on se rappelera les premiers contacts avec Buckey a Port Island en 2004...), ayant pris un "do you have a car in France?" pour un "do you have corn in France?"
Forcement. j'ai trouve que les Americains avaient de droles de questions a premier abord pour briser la glace avec des inconnus.
Le travail reprenant dans cinq minutes, je file retrousser mes manches et me remettre a l'ouvrage!
Plus de details sous peu ;-)
Apres deux jours et demi de voyage par avion(s), bus et pick-ups (Paris, Geneve, Harlem New York city, Albany, Lake George Village, etc.) j'ai finalement reussi a rejoindre mon camp de Silver Bay du bout du monde tard hier soir... pour decouvrir qu'il pleuvait beaucoup et que je n'avais aucun affaire pour temps humide. Pas grave, en shorty pants sous la pluie on s'en sort aussi.
Durant notre journee d'orientation au YMCA de Harlem je me suis retrouvee au beau milieu d'un certain nombre de froggies participant au programme d'echange de YMCA, mais nous avons tous etes ensuite dispatches au moment de prendre la route pour nos camps respectifs. Ce qui n'est pas plus mal en un sens, afin eviter tout communautarisme contre productif.
J'ai tout de meme rencontre une autres francaise sur le camp ce matin, arrivee ici par d'autre moyens, mais proportionnellement parlant deux francaises pour deux cent employes reste raisonnable, je suis satisfaite. Ma partenaire de chambre est pour sa part une Americaine pur souche, je compte sur notre cohabitation pour me coller le plus possible l'accent yankee au corps.
Le voyage fut long, mais je crois que l'experience estivale de l'an dernier "road to Hokkaido with local train" qui nous avait fait rejoindre Sapporo en quatre jours depuis Kobe m'a permis de relativiser pour toujours la notion extensible du temps et des fesses toutes enquilosees dans les transports. Reste que le sommeil manque cruellement, nous sommes deja sur pied pour retaper des batiments qui serviront a accueillir les enfants dans une semaine, et je tombe un peu de fatigue...
Ce qui m'a deja valu des petites scenes cocasses de communication internationale (on se rappelera les premiers contacts avec Buckey a Port Island en 2004...), ayant pris un "do you have a car in France?" pour un "do you have corn in France?"
Forcement. j'ai trouve que les Americains avaient de droles de questions a premier abord pour briser la glace avec des inconnus.
Le travail reprenant dans cinq minutes, je file retrousser mes manches et me remettre a l'ouvrage!
Plus de details sous peu ;-)
dimanche, juin 11, 2006
Starting blocks
N'en ayant plus que pour quelques jours avant mon départ pour New York (le 15 juin), je commence donc à me mettre en position pour la course.
Décollage à Roissy à 9h du matin pour Genève, puis changement, demi-tour et toutes ailes droit devant vers le pays de la liberté (humpf).
Je ne me sens pas encore dans un état de pression quelconque à l'idée de cette nouvelle lancée dans l'inconnu, mais je suis presque persuadée que cela va me prendre d'un seul coup, la veille au soir où à quelques heures du décollage, comme une crampe à l'estomac qui viendrait rapeller que oui, cette fois on y va. Un rappel d'adrénaline en d'autres termes.
Pour le moment j'en suis encore à tenter de mettre de l'ordre chez moi et à empaqueter le plus possible mes affaires afin de faciliter la tâche aux "déménageurs" (une affaire de famille dans le cas présent) qui viendront à la fin du mois rendre sa blancheur immaculée à mon appartement.
C'est là que je me rends compte qu'il y a effectivement des taches de café qui ont coulé sur le mur derrière mon bureau... Une belle bataille à l'éponge en perspective.
Pour en revenir aux USA, devenir animateur de camp de vacances, ça va quand même être la grande première. Je me demande comment tout va bien pouvoir se passer avec tout le gros paquet de responsabilités que cela représente. J'ai quelques vagues idées en tête, mais je suis presque sûre que la réalité sera toute autre.
Je me dis que cela ne s'est pas trop mal passé toutes les fois où je me suis occupée d'enfants, donc normalement il n'y a pas de raisons qu'il en soit autrement. Sauf que là il n'y aura pas forcément des sofas et des programmes des Teletubbies pour avoir les petits en sécurité dans son champ de vision, mais peut-être plutôt des feux, des lacs, des moustiques gros comme des toans, un soleil implacable et... cent fois plus que dans l'appartement de M. et Mme Andrieux ou je ne sais plus quelle famille encore de dangers potentiels réunis au même endroit au même moment.
En même temps si ce n'est pas ça, l'aventure d'un été, alors qu'est-ce que c'est!
Plus d'infos (et de premiers cris de désespoir) bientôt... Stay tuned.
Décollage à Roissy à 9h du matin pour Genève, puis changement, demi-tour et toutes ailes droit devant vers le pays de la liberté (humpf).
Je ne me sens pas encore dans un état de pression quelconque à l'idée de cette nouvelle lancée dans l'inconnu, mais je suis presque persuadée que cela va me prendre d'un seul coup, la veille au soir où à quelques heures du décollage, comme une crampe à l'estomac qui viendrait rapeller que oui, cette fois on y va. Un rappel d'adrénaline en d'autres termes.
Pour le moment j'en suis encore à tenter de mettre de l'ordre chez moi et à empaqueter le plus possible mes affaires afin de faciliter la tâche aux "déménageurs" (une affaire de famille dans le cas présent) qui viendront à la fin du mois rendre sa blancheur immaculée à mon appartement.
C'est là que je me rends compte qu'il y a effectivement des taches de café qui ont coulé sur le mur derrière mon bureau... Une belle bataille à l'éponge en perspective.
Pour en revenir aux USA, devenir animateur de camp de vacances, ça va quand même être la grande première. Je me demande comment tout va bien pouvoir se passer avec tout le gros paquet de responsabilités que cela représente. J'ai quelques vagues idées en tête, mais je suis presque sûre que la réalité sera toute autre.
Je me dis que cela ne s'est pas trop mal passé toutes les fois où je me suis occupée d'enfants, donc normalement il n'y a pas de raisons qu'il en soit autrement. Sauf que là il n'y aura pas forcément des sofas et des programmes des Teletubbies pour avoir les petits en sécurité dans son champ de vision, mais peut-être plutôt des feux, des lacs, des moustiques gros comme des toans, un soleil implacable et... cent fois plus que dans l'appartement de M. et Mme Andrieux ou je ne sais plus quelle famille encore de dangers potentiels réunis au même endroit au même moment.
En même temps si ce n'est pas ça, l'aventure d'un été, alors qu'est-ce que c'est!
Plus d'infos (et de premiers cris de désespoir) bientôt... Stay tuned.
Inscription à :
Articles (Atom)