vendredi, avril 21, 2006

C'est le printemps... sortons le voile?

Les beaux jours, les vrais, ceux qui vont durer, sont enfin là, on le sait, on le sent, c'est dans l'air.
Déjà, pouvoir visser ses lunettes de soleil sur le nez deux jours d'affilée, ou pouvoir aller s'installer sur son balcon (ou même mieux: sur le toit de la gare Montparnasse) afin de se laisser chatouiller par les rayons, ce sont des signes qui ne trompent pas.

C'est donc en cette belle journée où la phrase "ouah il fait chaud! la classe!" était sur toutes les lèvres que j'ai croisé pour la première fois de ma vie... une femme en bourka dans la rue. Enfin on va dire que j'ai croisé une bourka, ça c'est sûr, ce qu'il y avait dedans était moins clairement identifiable (mais c'est bizarre, on se doute quand même). Car c'est bien d'un double-drap noir qui recouvre l'individu de la tête au pied, avec une minuscule grille au niveau des yeux, dont il est question. On est loin du petit foulard coloré un peu arrangé que les filles portent d'habitude avec soin.

On aura beau rabacher tout et son contraire sur la question du voile dans les journeaux ou à la télévision, voir une femme habillée de la sorte "en vrai' est quelque chose qui laisse difficilement indifférent. J'ai presque envie de rougir d'avoir moi mis une robe (avec un pantalon en dessous quand même, on est à Paris!), avant de finalement trouver que toute l'indécence du monde se dégageait des hommes autour. Ils se baladent en petit maillot de corps à manches courtes en se racontant des blagues (je ne comprend pas la langue, mais ça rigole beaucoup, c'est donc que ça doit être drôle), et j'ai presque un haut-le-coeur. Je les vois dans mon esprit en train de forcer leurs femmes à se foutre dans cette prison, parce que soyons francs, c'est bien cela en réalité: une celllule bien bouclée et bien gardée. Ils peuvent ainsi les faire un peu sortir "prendre l'air" (vraiment? on peut respirer autre chose que son propre CO2 là dessous?) en dehors de ce qui doit être la forteresse familiale.

Et des femmes presqu'aussi "radicalement couvertes" que la première, il y en a eu trois autres qui ont croisé mon chemin ce même jour autour de mon quartier (avec le visage découvert cette fois, mais tout le reste caché, jusqu'aux gants noirs pour les mains).
Vraiment, je me suis demandée si cela avait un rapport avec le temps, parce que je n'en voyais jamais jusque là.
Il y a peu être une équation logique du style printemps ressurgissant multiplié par le carré de l'hypoténuse du rayon de soleil puissance trois le tout additionné à la racine du bourgeon en fleur et de l'hypothétique saison des chaleurs qui secoue les hormones de la gent masculine sur 100, mais dans ce cas, je ne comprends définitivement rien à la logique.

Je n'apporte rien de plus par ce post au débat qui a toujours cours sur le voile, mais mon impression profonde pourrait être imagée par une espèce de boyau que l'on tord et que l'on met en boîte.
Alors oui, les forts abusent les faibles et c'est toujours comme ça, mais quand en plus c'est assez sournois pour pouvoir faire croire que "l'idée vient du faible", que c'est lui qui tend le bâton pour se faire battre, ou en l'occurence qui revendique la prison qui l'aliène, je trouve qu'il n'y a rien de pire.

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