dimanche, novembre 26, 2006

Back in business, a library card in the right hand

Cela fait maintenant deux semaines que j'ai retrouvé ces d'ores et déjà "bons vieux" crachins britanniques.
Toutefois, au lieu de disserter aujourd'hui sur la pluie et le beau temps (ce qui serait trop injuste au regard du peu de temps de parole qui pourrait être accordé à ce dernier), je me suis dit qu'il serait peut-être intéressant que je présente brièvement l'école qui m'accueille cette année, et un peu de ce qui s'y passe. Je rappelerai peut-être ainsi bien les tenants et les aboutissants mon installation temporaire outre-manche, dans une certaine mesure. Car non, tout n'est pas question de laisser ses sens s'embrumer dans des vapeurs de patchouli et de grapiller du chocoalt en regardant "Devdas", le chef-d'oeuvre (?) de Bollywood.

La SOAS, ou School of African and Oriental Studies, se situe au sein du campus de l'Université de Londres à Russell Square, dans le quartier plutôt huppé de Bloomsbury, et fait presque un coude à coude avec le célèbre British Museum (qui doit être à Londres ce qu'un hybride entre Guimet et le récent Musée des Arts Premiers est à Paris).



Ma scolarité s'y passe dans le cadre du désormais bien connu Programme Erasmus, et je suis engagée dans trois modules, dont les credits si obtenus seront transferes à l'Inalco pour mon annee de Master 2 ("DEA" n'est plus aujourd'hui qu'un terme d'hérétiques, il va falloir s'y faire chers amis). Les dits-modules, menés en anglais, sont les suivants:
Politiques de la (des?) Corée(s) moderne et contemporaine, Anthropologie/ethnographie du Japon contemporain, et Histoire du cinéma japonais d'avant et d'apres-guerre, et prennent la forme de cours + seminaires (et projection pour le cinéma). Le niveau des cours est relativement élevé et d'importantes lectures préparatoires sont nécessaires chaque semaine afin de rester plus ou moins "à la page". A cela s'ajoute la rédaction d'exposés et de dissertations trimestrielles (en anglais). ainsi qu'un projet de recherches, plus connu sous le nom de m...m...mémoire (et toc. Et de trois...). Je suis autorisée grâce au ciel à rédiger ce dernier en francais, ce qui m'enlève malgré tout une "petite" épine du pied. Le travail portera sur le thême de l'enseignement de l'Histoire en Asie orientale et de ses enjeux régionaux.
Tout cela ne manque pas au final de relativement bien"gêrer mon emploi du temps, sur le son d'une mélodie en deux mesures: "lecture-dodo-lecture-dodo"...

Mais, oh! Voilà que je digresse encore pour tout ramener à moi. Revenons-en à cette école.
Si la SOAS est en quelque sorte le pendant britannique de l'INALCO, on est forcé de reconnaître qu'elle dépasse l'Institut sur bien des points.
Elle possède, avant toute chose, la plus grosse banque de données bibliographiques d'Europe sur les études orientales: une étonnante bibliothèque de six étages où il est potentiellement possible de TOUT trouver, du buvard de papyrus ayant protégé le poignet de Mahomet de quelque tache d'encre malheureuse lors de ses écrits à la version vintage du Dit du Genji dédicacée de la plume d'oie par Murasaki Shikibu (ou presque).
Et plus que Krishna-house-on-the-hill, j'en viens parfois à me demander si mon école, et en particulier cette bibliothèque-caverne-d'Ali-Baba ne devient pas ma vraie maison, tant je finis par irrémédiablement y planter mes fesses.
J'ai entendu dire qu'en période de grand rush avant les examens de fin d'année, les facilités de l'université étaient accessibles 24h/24h, et je me demande déjà si je ne devrais pas commencer à préparer ma tente, mon réchaud et ma couette et réserver un espace tranquille pour camper quelque part entre le stack 286 et le stack 287...


Voilà, à part cela, la SOAS c'est aussi une galerie d'exposition, un auditorium, une vingtaine ou une trentaine de "sociétés" ou de "confréries" (qui couvrent de domaines relativement larges, du club de tennis aux mouvement révolutionnaire), un sous-sol offrant salle informatique, convinience store et bar avec tables et fauteuils, juke box et billard (ainsi que des bières pression à la commande! °_° Il faut être au Royaume-Uni pour voir cela dans un établissement scolaire...).
Mais surtout, je crois que cette école représente un "esprit", celui d'une ouverture sur les cultures et leurs richesses. Un esprit auquel je suis incontestablement fière d'adhérer, là où à l'Inalco je me trouvais trop souvent assaillie par ce sentiment de marginalisation et d'enfermement. Cela esr sûrement dû en majeure partie au fait que l'Insitut soit totalement "décentralisé": chaque "région du monde" se retrouve à grapiller quelques salles vides dans telle ou telle université de Paris - Dauphine dans le cas du Japon - où l'on passe inévitablement pour une poignée de weirdos ou pour invisibles au milieu d'une foule d'étudiants en marketing/ prétendants golden boys.
Bien sûr l'un des établissement est riche et coûteux et le second n'est ni l'un ni l'autre, la comparaison ne tient donc que difficilement sur tous les fronts; et l'Inalco est difficilement blâmable pour cela.
Mais tout de même, soyons honnêtes, étudier à la SOAS, en plus d'être valorisé, c'est valorisant.

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